-
La nature est un poème.
La chair est triste, hélas ! Et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! Là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! Ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l’ancre pour une exotique nature !Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,
Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots …
Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots !Stéphane Mallarmé
Poème classé dans Mer, Stéphane Mallarmé, Tristesse, Voyage.
Tags : mats, nature, sens, mallarme, poeme
-
Commentaires
J'avoue que Mallarmé reste mon poète préféré, celui aussi de son metteur en scène avec qui j'espère à nouveau travailler!
amicalement
Jacqueline
beaucoup de travail de diction!
http://www.youtube.com/watch?v=VS00aqEuWlo
http://www.youtube.com/watch?v=cs5Op5Oi9GE
http://www.youtube.com/watch?v=l1McoHXpbD0